Faire son deuil ((ou ne pas le faire mais ne plus pleurer toute la journée))

Comme vous le savez (ou pas!) ma Maman m'a quittée il y a presque un an, l'année dernière à seulement 56 ans. Cela a été un grand traumatisme pour moi car nous étions extrêmement proches. Mais vraiment!
Sa disparition soudaine et inattendue a été très difficile et je tenais à partager mon expérience ici pour 1) vous montrer que vous n'êtes peut-être pas les seuls 2) avoir un retour de votre propre expérience.



Ce qui m'a aidé:

MANGER DU CHOCOLAT
Cela ne résout rien en soi mais manger des pommes non plus, alors autant manger du chocolat!!!!!!!

PLEURER où je veux quand je veux et avec qui je veux
Les gens sont toujours mal à l'aise face à un débordement d'émotions et ne savent pas comment réagir.
On a toujours tendance à dire "oh il ne faut pas pleurer, ça va passer". On refuses les larmes, on les refoule. Je ne suis pas d'accord. PLEURER ça fait du bien. On libère les émotions. Elles ne pourrissent plus en nous. Je vois cela comme l'eau d'un barrage. Il faut ouvrir les vannes parfois.
Certains jours, tout va bien. D'autre jour, tout me rend triste. Ce n'est pas grave, j'ai envie de pleurer, je pleure. Je m'autorise même une grosses crise de larmes si j'en ressens le besoin. Je suis complètement vidée après mais tellement mieux.

ACCEPTER SA TRISTESSE
Ce n'est pas mon hamster qui est mort ((et je conçois que selon les liens qu'on a avec son hamster cela peut être une expérience traumatisante)), c'est ma Maman. Ma Maman d'Amour qui m'a donné la vie, qui me laissait la lumière du couloir allumé pour m'endormir le soir car j'avais peur du noir....J'accepte le fait d'être triste. On nous martèle dans les médias "le bonheur, être heureux tout le temps". Mais à mon sens le bonheur et la joie se mesurent aussi à la tristesse. Si Maman ne m'avait jamais apporté autant de bonheur, je n'aurais jamais été aussi triste dans ma vie. Pour ça, je trouve que le dessin animé Disney Vice-Versa est bien fait: la tristesse et la joie cohabitent et sont nécessaires, elles vont de paire.

M'éloigner de certaines personnes qui vous disent ce que vous ne pouvez pas entendre:
"la vie continue" (signée la pharmacienne de Maman, deux jours après sa mort), "c'est la vie", "on meurt tous un jour", "oui mais moi c'est pire ma mère est décédée quand j'avais 5 ans", "il y en a qui sont orphelins".....Arghhhhhh!!!!!!!!!!!! On aura beau tout comparer, chaque relation, chaque situation est unique. On ne peut pas faire de comparaison dans la tristesse ou dans la douleur.

Regarder des PHOTOS
J'ai fait un album photo où j'ai rassemblé toutes les photos de Maman: bébé, adulte, avec moi...Je n'ai réussi à commencer à faire cela que trois mois après qu'elle soit partie.

ECRIRE
Ecrire des nouvelles, des bouts de texte pour se défouler. Récemment, j'ai commencé une thérapie par l'écriture ((je me la suis moi-même prescrite!!!!)). Je me suis achetée des petits cahiers et tous les soirs, pendant 20mn, j'écris mes souvenirs avec une jolie musique triste derrière: je parle de l'année dernière, ses dernières semaines, je parle d'elle....tout ce qui me tracasse, mes sentiments, mes émotions....Je n'ai pu commencer à écrire qu'il y a deux semaines dans ce carnet car c'était encore trop douloureux avant. Depuis que j'ai commencé ces carnets d'écriture, je me sens mieux. Je vide mon sac.

L'au-delà
Certaines personnes sont croyantes, d'autres pas. Chacun ses convictions. Je suis convaincue d'une vie après la mort et de regarder le film "NOSSOLAR", je vous en parlais ici , m'a fait du bien. J'ai aussi lu un des livres du Dr Charbonier sur le thème. Il s'agit de "Cette chose". Un livre où il avance des preuves scientifiques sur la vie après la mort. J'ai trouvé cet ouvrage très intéressant et je ne compte pas m'arrêter là.

PARLER
Parler librement et sans tabou. La mort fait partie de la vie. Je n'ai pas hésité à aller voir une sophrologue pour parler, débloquer mon corps tout crispé et contracté par la tristesse qui faisait des siennes (grincer des dents, ventre contracté etc....). De plus, je n'évite jamais le sujet avec des amis. Certaines personnes préfèrent ne pas en parler pour ne pas me rendre triste mais je n'aime pas éviter le sujet. Je pense qu'il faut parler. Parler c'est se souvenir, célébrer. Et tant pis, si cela doit finir dans les larmes.

***

Avez-vous traversé un deuil?
Ces conseils vous semblent-ils utiles?
Quelle a été votre expérience?


Commentaires

  1. Hooo oui ! Ma mère et moi, toute une histoire genre je t'aime moi non plus, et puis le grand âge, elle avait toute sa lucidité, mais entendais mal et commençais une DMDLA, donc impossible de la laisser seule chez elle. L'EHPAD ! La prison sans barreau disait-elle en pleurant. Elle y est restée 7 ans ! Et moi aussi, l'accompagnant chaque jour jusqu'à la nuit. Jamais je ne l'aurais laissée seule dans cet endroit ! J'en ai vu du monde et de la misère !
    Puis, passé 100 ans (oui !) elle s'est affaiblie, s'est couchée pour ne plus se relever. Je suis restée avec elle les 3 jours de son agonie, écoutant chaque parole comme pour recueillir enfin l'essentiel de ce qu'elle était. Elle m'a demandé de la coiffer. Elle a parlé à des personnes disparues en disant : je ne rêve que des morts ! Puis son souffle est devenu plus difficile, jusqu'à son dernier soupir, après un dernier regard, intense. Alors je lui ai parlé, comme je l'avais fait pour mon père 20 auparavant, je lui ai dit de partir vers la lumière. Je suis rentrée chez moi, je me suis couchée et j'ai dormi, épuisée !
    Pendant un an, ne travaillant plus, je n'ai fait que dormir. La deuxième année, j'ai commencé à ouvrir les cartons de ses objets qui avaient été en attente dans la cave, et j'ai trié les papiers de mes parents. Je n'en voyais plus la fin. J'en ai profité pour trier aussi des papiers et des affaires personnelles qui étaient dépassés. Tout cela soulevait des émotions en évoquant des souvenirs. La troisième année j'ai recommencé à sortir un peu, et toutes les phrases toutes faites citées dans l'article je les ai entendues, je l'ai ai haït ! Une seule personne m'a prêté quelques livres dont un cité en réponse à l'article sur la lecture. Une nuit, j'ai sentie ma mère assise à coté de moi près de mon lit, elle souriait et elle m'a parlé d'une chose précieuse qu'elle avait vu de son vivant dans un musée, elle me disait de bien faire attention, mais elle souriait, et deux jours plus tard les informations révélait le vol de cette chose !
    Internet m'a beaucoup aidé, notamment Facebook où j'ai pu discuter avec des personnes plus âgées que moi et sensibles, qui avait vécu la même chose. Puis, cette année, la 4ème, la solitude était si pesante que j'ai réalisé un rêve que j'avais depuis longtemps : je suis allée à la SPA et j'ai adopté une petite minette adorable ! Elle avait à peine un an, avait été jetée par dessus la barrière du refuge. Elle et moi avons fait connaissance, et nous ne pouvons plus nous passer l'une de l'autre ! Jamais je n'aurais cru ressentir autant d'amour pour un animal, et en recevoir autant ! Elle m'évite de penser, car elle demande un peu de travail, et beaucoup de câlins, mais c'est tellement réconfortant, c'est mon bébé ! Je passe en douceur à autre chose...
    Oui, il y a la sophrologie, les massages, et d'autres méthodes dont il ne faut pas se priver pour soulager un cœur trop lourd et un corps cassé. Il faut trouver des personnes avec qui parler, souvent des personnes plus âgées, qui ont déjà une expérience de la vie, où dans des réunions sur le thème si cela existe en Guyane. Sur Facebook il y a une page "j'ai perdu ma maman", la parole est libérée, sous un pseudonyme si on préfère....
    Bisous !


    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci beaucoup Moody Blue pour ce très beau témoignage qui m'a beaucoup ému et touché. La maladie est une chose terrible et les familles sont vraiment désemparées pour y faire fasse. Je n'arrive pas à croire que votre mère ait vécu plus d'un siècle. C'est incroyable! Votre cheminement, tout ce que vous dites fait écho à ce que j'ai traversé. Je suis convaincue que les animaux nous aident beaucoup pour surmonter tout cela. C'est la "ronronthérapie" Comment s'appelle-t-elle? Je ne suis pas allée sur facebook car certaines pages sont un peu des "pages fourre tout" mais j'irai jeter un oeil au groupe que vous me conseillez. Merci pour tout.

      Supprimer
  2. Journal d'un amour perdu
    Résumé

    « Maman est morte ce matin et c’est la première fois qu’elle me fait de la peine.» Pendant deux ans, Éric- Emmanuel Schmitt tente d’apprivoiser l’inacceptable : la disparition de la femme qui l’a mis au monde. Ces pages racontent son « devoir de bonheur » : une longue lutte, acharnée et difficile, contre le chagrin. Demeurer inconsolable trahirait sa mère, tant cette femme lumineuse et tendre lui a donné le goût de la vie, la passion des arts, le sens de l’humour, le culte de la joie.

    Ce texte explore le présent d’une détresse tout autant que le passé d’un bonheur, tandis que s’élabore la recomposition d’un homme mûr qui n’est plus « l’enfant de personne ». Éric-Emmanuel Schmitt atteint ici, comme dans La nuit de feu, à l’universel à force de vérité personnelle et intime dans le deuil d’un amour. Il parvient à transformer une expérience de la mort en une splendide leçon de vie.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Éric- Emmanuel Schmitt !

      Supprimer
    2. Je ne savais pas qu'Eric-Emmanuel Schmitt avait écrit un livre à ce sujet! Je le lirai volontiers car c'est un auteur que j'aime beaucoup. Son roman qui m'avait le plus marqué était "La part de l'autre". Merci beaucoup pour cette recommandation!

      Supprimer
    3. Ce livre vient de sortir, c'est son dernier.

      Supprimer
  3. Perdre sa maman doit être une épreuve si difficile, je te souhaite beaucoup de courage et de douceur. Je pense à ma grand-mère paternelle souvent, pratiquement tous les jours, on était très proches. J'ai une photo d'elle à côté de mon lit, je lui parle souvent et il m'arrive de rêver d'elle. Concernant une vie après la mort, as-tu lu le livre Le Test de Stéphane Allix? Je ne l'ai pas encore lu, mais on me l'a conseillé, et je sais que le livre a été écrit en français. Courage! Bisous

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je te remercie pour ton gentil message. Oui, perdre ses proches est tellement difficile.....Je n'ai pas lu le livre dont tu me parles mais je viens de faire quelques recherches sur ce livre et cela a l'air vraiment intéressant. Je vais me l'acheter quand je rentrerai en métropole. Je te remercie.

      Supprimer
  4. J'ai oublié de vous dire que j'ai appelée la petite chatte Puce, mais c'est plus souvent "Pupuce" :)

    Oui, Maman est partie à plus de 100 ans, ayant perdue sa mère de 65 ans, alors qu'elle avait elle-même 25 ans, pendant la seconde guerre mondiale. Elle n'en a jamais fait le deuil. Sa mère est partie après de longues souffrances un soir de Noël, et à chaque Noël Maman était malade. Ayant repris contact avec une cousine depuis peu, elle m'a confié que son père (frère ainé de ma mère) était également malade tous les Noëls, il avait de la fièvre et se couchait.
    Voyez-vous, certaines personnes ne font jamais leur deuil. En ce qui concerne Maman, ces symptômes ont disparu lorsqu'elle est devenue grand-mère....
    Bien à vous ! Amitié !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci pour ce commentaire très touchant. Oui, la douleur et la perte d'un être cher ont quelque chose de très physique, c'est quelque chose que je sous-estimais avant. C'est beau quelque part ce lien d'amour très fort qui unissait toutes ces personnes! Je n'ose même pas imaginer la souffrance endurée par ceux ayant perdu des proches pendant la seconde guerre mondiale. Certaines personnes traversent des choses vraiment horribles pendant leur chemin de vie. Merci pour ce témoignage.

      Supprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

Petits bonheurs de mars

Agatha Raisin et la quiche fatale (tome 1) de M. C. Beaton

Avril est déjà fini?